11 novembre 2011

Walter Payton, légende des Bears

Quant Walter Payton arrive aux Bears en 1975, l’équipe était moribonde. Par son charisme et son caractère de fonceur, il va apporter à cette franchise un second souffle qui va lui permettre de revenir au tout premier plan.

A faire palir certains linemen

Payton était une anomalie. Malgré ses 1,80m pour 93 kg, «on l’aurait pris pour un running de 110 kg » remarque un de ses anciens coachs. Au développé-couché, il soulevait 180 kg . Au squat, 320. A faire pâlir certains linemen.

C’était un athlète, naturellement doué. Durant les entraînements, il se plaçait sous les poteaux et s’amusait à descendre les ballons des botteurs avec un ballon qu’il lançait à la main. Sept fois sur dix, il y arrivait. Pour gagner des paris, il était capable de marcher sur les mains sur 50 yards ou de lancer un ballon sur une distance de 80 yards. Brian Baschnagel, receveur de l’équipe dans les années 80, se souvient : «Lors d’un match, deux énormes linemen défensifs l’ont chopé et il est tombé avec leur masse sur le dos. J’avais presque arrêté de courir mon tracé pour retourner au huddle quand j’ai vu arriver la balle. Même le défenseur qui me couvrait s’était arrêté de courir, croyant l’action terminée …Rares sont les QB’s qui auraient réalisé cette passe. » Une sorte de jusqu’au-boutiste, en somme.

Bien terminer sa course

Les unités défensives adverses avaient beau se préparer à l’arrêter durant les entraînements, elles n’arrivaient même pas à le ralentir… Ce que Walter préférait, c’était broyer physiquement. C’était un expert à «bien terminer une course» : lorsqu’il ne voyait plus de solutions pour traverser une défense, il ne cherchait jamais à se coucher ou s’échapper en touche. Il baissait les épaules et fonçait droit devant. Pendant une course contre la défense de San Francisco, Payton, ne voyant aucune brèche possible dans la mêlée, a heurté le DE des 49ers avec un tel impact que les fans dans les gradins en sont restés cois. Le gros défenseur, qui pesait au moins 30 kg de plus que lui, s’est retrouvé allongé sur le dos. Quant à Payton, il a rebondi en arrière mais il a maintenu son équilibre et apercevant un trou s’ouvrir à l’extérieur, devant 10 défenseurs déconcertés et un onzième assommé, il a parcouru les 20 yards qui restaient jusqu’à l’en but.

« Sa puissance était extraordinaire » constate OJ Simpson, l’ancien RB de Buffalo. «Je l’ai vu se faire allumer mais alors que je m’attendais à ce qu’il soit enterré sous trois linebackers, il avait rebondi du choc, maintenu son équilibre et était déjà en train de longer le bord de touche pour marquer ».

Il avait une devise que lui avait appris son coach universitaire « dans tous les cas, si tu dois prendre, ne prends pas sans rendre ! ». Pendant sa carrière, Payton en a pris un certain nombre, mais il en a rendu aussi beaucoup.

Un gladiateur de ce sport

A l’époque, Chicago était toujours une des petites équipes de la ligue et se qualifier aux play-offs représentait un exploit pour le club. L’équipe dépendait donc beaucoup des performances de Payton. Payton ne savait pas ce qu’il lui restait dans les jambes. Il a donc enfilé son équipement et a essayé de jouer malgré ses blessures. Après sa deuxième portée de la rencontre, la douleur devenant insupportable, Payton s’est tourné vers son fullback pour lui dire «je suis à bout ». Il est resté sur le terrain, a porté le ballon 30 fois et a parcouru 148 yards. Les Bears ont gagné 23 à 21.

En 1985, et après plusieurs années de misères, les Bears vont accéder au Super Bowl face aux Patriots. Ils remporteront la victoire mais paradoxalement Payton ne marquera pas. Ses coéquipiers diront qu’il fut un des artisans de la victoire grâce à sa présence qui monopolisait toute l’attention des adversaires sur lui. 

Toutefois, l’apport de Payton à son équipe ne se limitait pas à son talent de coureur. « Il n’y a aucun jouer de la ligue qui bloque mieux que lui, aucun linemen offensifs y compris. Je l’ai vu aplatir des linebackers, mettre sur le dos des ends, contrôler des nose-guards… » observait un arbitre. Le célèbre Jim brown disait de lui : « quand je regarde les matchs aujourd’hui, je me demande où sont passés les gladiateurs de ce sport ? Où sont passés les joueurs prêts à prendre des risques avec leur corps ? Walter prend des risques avec son corps et fustige ses adversaires. Walter est un gladiateur ».


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire