Ils sont gros, ils sont grands. Ils sont musculeux. Qu’ils jouent en attaque ou en défense, ils sont monstrueux. En défense, ils sont un peu plus petits et pèsent un peu moins lourd, mais sont généralement plus mobiles.
L’homme de ligne doit être perfectionniste, tant son rôle est obscur et ingrat.
Les attaquants sont des remparts. Ils protègent leur QB, encaissent, mais répondent coup pour coup. Les défenseurs sont des destructeurs. Leur but : anéantir la ligne adverse. Rien ne doit repousser après leur passage.
Ils travaillent dans l’ombre, leur contribution au jeu reste primordiale. Les autres joueurs ne s’y trompent pas. Tel Walter Payton, le meilleur coureur de tous les temps de la NFL, qui offrit une montre Rollex d’une valeur de 50 000 francs à ses six hommes de ligne à l’issu de la saison 1985.
Exploser, déséquilibrer, mettre à genoux ...
Car c’est dans affrontement entre monstres de la ligne de scrimmage que réside l’essence du football. Le football, c’est avant tout un sport de blocages. Au prix de la sueur et du sang versés dans ces pugilats permanents, ils ouvrent des voies ou contiennent des adversaires un peu trop belliqueux.
Une seule contrainte, ne pas se faire prendre à tenir un adversaire (un holding), soit par le maillot, soit en l’entourant de ses bras. A cette exception près, tous les moyens sont bons pour parvenir à ses fins : exploser, déséquilibrer, mettre à genoux les linemens adverses.
Le combat des linemen, c’est aussi l’opposition permanente entre la force statique et la puissance dynamique. L’un essaye de passer. L’autre veut l’en empêcher. Dès lors plus question d’affronter le problème de front. Chaque action est l’occasion d’une feinte, d’une ruse. Les attaquants doivent agir. Les défenseurs se doivent de réagir. Dans le quart de seconde qui suit, sous peine d’être mis définitivement hors-course.
Une fois qu’un de ces gaillards vous empoigne pour un pas de deux, difficile, voire impossible de s’en défaire.
Leur espace de prédilection, la ligne de scrimmage ...
Pourtant les vraies stars, ce ne sont pas eux. Les caméras et les micros les ignorent. Les kids n’ont d’yeux que pour la cavalerie légère : quarterbacks, running backs ou receveurs.
Ce n’est même pas pour la célébrité ou l’argent (en NFL, ils touchent 10 fois moins que le QB qu’ils protègent), mais leur truc, c’est le football. Ils se satisfont de l’idée qu’ils sont indispensables. Ils se savent à la base du jeu.
L’air farouche, ils se mettent en position, prêts à défendre le moindre pouce de terrain. Leur espace de prédilection, la ligne de scrimmage : 91.5 centimètres de zone neutre. Dés que la balle est mise en jeu, c’est la curée. Un cri de bêtes sauvage et c’est les chocs des casques, l’écrasement des carapaces.
De ce combat, dépend la réussite, ou l’échec de toute la stratégie offensive. Ils doivent alterner blocs percutants et retraits protecteurs. Le lineman est tantôt le «débléyator » pour ouvrir la voie à une course dévastatrice, tantôt le « protector » autour de son lanceur.
Son job : exécuter inlassablement, sans rechigner, des milliers de blocages différents. Reproduire le geste parfait, sans droit à l’erreur.
Drôle de boulot pour des costauds qui ne connaitront peut-être jamais la gloire et ne toucheront que trés rarement le ballon de toute une carrière…
Article de Franck R.
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