La légende raconte qu’un homme du nom de Marc Hegay fut le premier à convertir cette région, alors tournée vers le paganisme des dieux du rugby.
L’histoire commence en basse Auvergne, aux alentours des années 1985-1986, dans la plaine de la Limagne. Marc Hegay, alors en quête de disciples, décident de fonder le premier club de Football Américain. Pour s’attirer les bonnes grâces des tribus locales, l’homme va s’inspirer des traditions du pays pour donner un nom à son équipe : les Boucliers d’Arvernes. Référence aux anciennes tribus gauloises qui peuplaient cette région, et dont le chef n’était autre que le légendaire Vercingétorix.
Certains historiens s’accordent à penser qu’il y a aussi une allusion à une saga des deux célèbres gaulois ; Astérix et Obelix. Mais le débat reste ouvert.
Fort de ses convictions, Marc Hegay va réussir à convaincre des dizaines et des dizaines d’autochtones. Certains registres de l’époque mentionnent même le chiffre de 40 licenciés. Un contemporain de cette époque témoigne : « Je me rappelle des entraînements avec pas moins de 25 à 30 joueurs, parfois jusqu’à 40. Toujours du monde, et en plus il y avait de sacrés gabarits. Le beau spectacle que c’était ! ».
Chose énorme pour l’époque : il va réussir à faire venir à ses prêches des disciples d’autres religions, pourtant réputées dogmatiques : « Oui, je me rappelle de Maroco (pilier de l’ASM) et d’un gars qui jouait à l’arrière, mais il y en a eu plein d’autres qui venaient quand leur saison était finie, juste pour garder la forme. A l’époque le rugby n’était qu’amateur. Ca leur plaisait en plus, cette «violence» légale ! » rappelle un autre témoin de ces temps immémoriaux.
La rumeur de ce succès va se propager au delà du Puy de Dôme, pour trouver échos dans les territoires limitrophes. C’est des plaines du Forez, des hauts plateaux du Limousin, du pays des Gones, qu’accourent les équipes pour se mesurer à cette toute nouvelle formation.
« Contre les Ardents de Limoge, c’était des victoires à chaque fois. Par contre, contre les Samouraïs et les Titans, c’était pas la même chose. Je me rappelle l’arrivée sur le terrain de Villeurbanne. Au moins 7 à 8 mecs portaient le survêtement de l’équipe de France » écrivit un de ses disciples.
« La seule année de championnat fut 1987-1988. On était dans la poule des Ours et des Ardents. On a fini 2ième de la poule car il n’y eu que l’attaque qui fit le déplacement, pour le dernier match de la saison. » poursuit-il.
C’est à cette période que l’on situe l’apogée du Foot US, en Auvergne. Car la suite sera bien moins florissante. Le temps du schisme et de la division a sonné.
Les historiens s’accordent tous pour dire que le ver était déjà dans le fruit. D’un côté, il y avait l’attaque (qui s’entraînait plutôt pas mal pour l’époque, avec des ateliers et des répétitions de tactiques) et de l’autre la défense (qui ne pensait qu’à faire du rentre dedans, casque contre casque). Beaucoup d’intensité, beaucoup de chocs mais peu de passes et de techniques. L’anecdote veut qu’un Américain, venu jouer ici, n’a pas supporté l’esprit des défenseurs et s’en est reparti dar dar !
Le schisme éclate en 1989, quand un groupe de jeunes décident de fonder leur propre équipe. C’est la fin des Boucliers d’Arvernes. Certaines jeunes recrues (comme Salvador Garcia, Jérôme Cardoso) deviendront à leur tour des prêcheurs de la bonne parole, mais bien plus tard.
Commence une nouvelle ère, en lieu et place de l’ancien monde. A l’origine de ce changement, une confrérie de défenseurs purs et durs : les Vigilants (Jean-François Vessière, Boris X, Xavier Vigier). Menés par Edouard Baltard, ces bien nommés vont régner pendant 5 ans sur le pays d’Auvergne.
Ils continuèrent à mener des campagnes. Mais cette fois, contre des adversaires toujours plus lointains. Ce sont des Béarnais, des Toulousains et mêmes des Orcs qu’il faut affronter, en championnat. Des chevaliers venus de l’Orléanais viendront grossir les rangs de leurs adversaires.
Mais déjà, de jeunes seigneurs ambitieux lèvent des troupes pour créer leur propre équipe. Ainsi, une seigneurie voit le jour à Cournon (Les Bourbons, du nom de la région) une autre à Vichy (Les Grenadiers, en référence aux épopées napoléoniennes).
L’histoire se souviendra surtout des Grenadiers. Equipe éphémère mais qui porta haut la réputation des Auvergnats en défiant, en probatoire, des adversaires redoutables comme les Mustangs, Scorpions, Orcs, Black Panthers et autres Giants. Manuel Destéphanis et Fabrice Marabetti en sont à l’origine. Marc Hegay (l’apôtre des débuts) y deviendra entraîneur et Emmanuel Gorce, le Président.
« Les matchs aux Grenadiers, c’était du spectacle. Il y avait une sono, de la musique Rock, un commentateur (Serge Gardy) qui connaissait le foot et qui animait le public. Il y avait toujours entre 150 et 250 spectateurs. Plus un journaliste qui suivait assidûment et qui faisait des articles, à chaque rencontre » se souviennent les érudits.
Vulcains de Montluçon (1995-1998)
Servals de Clermont (1994-1998)
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