10 juin 2013

Commotions cérébrales

En décembre dernier, l’Hôpital de Montréal pour enfants sonnait l’alarme. Chaque année, dans cet établissement à lui seul, on soigne plus de 1000 jeunes souffrant d’une commotion cérébrale. Aux Etats Unis, une autre étude montre que 85% des commotions cérébrales passent inaperçues, car beaucoup trop de gens banalisent cet accident.

Elitefoot s'est donc penché sur le sujet. Mais nous tenons à rappeler que cet article a pour but d'informer et de fournir des conseils d'ordre médical. Mais seuls les médecins sont en mesure de fournir des diagnostics et que toute personne ayant subit un choc violent devrait consulter un médecin, car une blessure au genou ou au bras est grave, mais une blessure au cerveau l'est encore plus. 

Comment peut on subir une commotion  ?

Une commotion cérébrale ne représente ni plus ni moins qu’un traumatisme crânien. Lorsqu’un coup est porté à la tête ou à la mâchoire (ndlr : d'où l'importance du protège dents), la masse gélatineuse du cerveau se déplace d’un côté à l’autre de la boîte crânienne et interrompt momentanément le fonctionnement normal du cerveau et peut également s'accompagner de symptômes physiques. Les enfants subissent des séquelles encore plus marquées que les adultes, selon les spécialistes. Et trop souvent encore, les jeunes athlètes ont tendance à banaliser la gravité.

Quelles peuvent en être les causes ?

Les situations qui peuvent mener à des blessures à la tête varient grandement d'un sport à l'autre. Il est donc difficile de produire une liste exhaustive de toutes les causes possibles. Cependant, parmi les plus communes on compte :

- Un coup direct à la tête, au visage, à la mâchoire, ou au cou

- Une collision provenant de l'angle mort, ou de l'arrière.

- Une forte chute sur les fesses

- Une hyperextension du cou (coup de lapin)

- Mauvaise qualité de l'équipement sportif (faible absorption des chocs), oubli de porter certaines pièces d'équipement, ou mauvais ajustement de celles-ci.

- L'environnement (c.-à-d. des impacts ou des chutes causés par des obstacles que l'on retrouve sur la surface d'entraînement ou de compétition, ou près de celle-ci).

- Différence importante entre le niveau d'habileté, l'âge, ou le poids d'athlètes impliqué(e)s dans des activités où il y a contact physique ou risque d'impact.

- Condition physique inadéquate ou force du cou et musculature du tronc insuffisants.

Quels sont les symptômes ?

Les symptômes observés en cas de commotion cérébrale incluent : 

- maux de tête, étourdissements, 

- perte de conscience, nausées, 

- sensation de fatigue, perte de mémoire, 

- confusion ou désorientation (p. ex., incapacité à se rappeler le lieu, le jour, ou l'heure), 

- regard vide, incapacité à se concentrer, vue d'étoiles ou de lumières clignotantes, 

- discours incohérent, 

- distraction, 

- bourdonnement dans les oreilles, 

- coordination ou équilibre déficients, 

- problèmes de la vue.

D'autres signes peuvent également être associés à une commotion cérébrale, entre autres : une diminution marquée de la performance, incapacité de l'athlète à suivre les directives fournies par l'entraîneur(e), des réponses lentes à des questions simples, des réactions étranges ou inhabituelles (rires ou pleurs alors que la situation ne s'y prête pas) ou encore des comportements anormaux (changements de personnalité, réponses illogiques ou incohérentes face à une situation sportive particulière, etc.)

Quoi faire si un athlète montre les symptômes ?

Les mesures suivantes devraient être mises en œuvre si un(e) athlète montre les symptômes d'une commotion cérébrale:

Si l'athlète a perdu conscience (peu importe la durée), ou si l'on observe un changement notable de son état mental suite à une blessure à la tête, il ou elle doit immédiatement être transporté(e) à l'hôpital le plus près par un service ambulancier.

Il s'agit d'une situation grave, et l'athlète doit être examiné(e) par un médecin. Dans un tel cas, on doit mettre en marche les procédures du plan d'action en cas d'urgence (PAU).

Si l'athlète montre l'un ou l'autre des symptômes d'une commotion cérébrale, il ou elle ne doit pas être autorisé(e) à retourner à l'entraînement ou à la compétition.

Un(e) athlète montrant l'un ou l'autre des symptômes d'une commotion cérébrale ne doit pas être laissé(e) seul(e) dans l'intervalle qui suit la blessure, et il faut surveiller

Comment gérer le retour à l entraînement ?

Lorsqu'un(e) athlète reçoit l'autorisation de reprendre son entraînement régulier après avoir subi une commotion cérébrale, l'entraîneur(e) doit s'assurer que cela se fasse de façon graduelle. L'athlète doit être réévalué(e) périodiquement au cours des semaines qui suivent son retour afin de s'assurer qu'il n y ait aucun symptôme récurrent.

Les étapes ci-dessous sont proposées afin d'aider les entraîneur(e)s à gérer le retour à l'entraînement ou à la compétition d'un(e) athlète ayant subi une commotion cérébrale.

Chaque étape devrait prendre au moins une journée (l'étape 5 s'applique tout particulièrement aux sports qui comportent des contacts physiques).

1ère étape : Repos complet et aucune activité; si aucun symptôme n'est observé pendant une journée, passer à la 2ième étape.

2ième étape : Activité générale de faible intensité de type continu telle la marche, la bicyclette stationnaire ou la course légère ; si aucun symptôme n est présent, passer à la 3ième étape.

3ième étape : Exercices de faible intensité propres au sport, sans contact physique; si aucun symptôme n'est présent, passer à la 4ième étape.

4ième étape : Exercices d'intensité modérée propres au sport, sans contact physique; si aucun symptôme n'est présent, passer à la 5ième étape.

5ième étape : Entraînement comportant des exercices propres au sport d'intensité modérée ou élevée avec contacts physiques légers (si applicable; pas d'impacts importants); si aucun symptôme n'est présent, passer à la 6ième étape.

6ième étape : Retour à l'entraînement régulier et à la compétition.

Si les symptômes listés précédemment réapparaissent, l athlète doit immédiatement cesser toute forme d'activité et être examiné(e) par un médecin avant de reprendre l'entraînement ou la compétition. Il est extrêmement important pour l'athlète, l'entraîneur(e) et le personnel médical d'être ouverts et francs au moment de l'évaluation. Si la réapparition des symptômes n'est pas détectée à temps, l'athlète pourrait souffrir de dommages permanents.

Questions recueillis par Dario Viallet auprès du conseil de la médecine du sport du Québec

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