24 mars 2013

Les Molosses d’Asnières, le club aux ascendances prestigieuses !



Je m'étais toujours promis de démêler un jour l’imbroglio de la genèse des clubs parisiens actuels pour y voir plus clair. Nulle part en France on a vu naître et disparaître autant de clubs. Certains ont laissé une marque indélébile dans l’histoire du championnat de division 1, d’autres ont même participé à la finale quand ils ne l’ont pas gagné. C’est en montant l’arbre généalogique que je suis arrivé à cette constatation : un club dispose à lui tout seul de presque 75% des gènes de ces clubs prestigieux, aujourd’hui disparus. Son nom : les Molosses d’Asnières.

Je tiens à préciser que je me suis tenu dans mon travail à citer les clubs qui ont fusionné officiellement mais aussi officieusement. C’est le cas quand un groupe de joueurs décident de rejoindre un autre club sans que celui-ci ait fusionné ou que le leur existe encore (souvent pas longtemps car il disparaît après). Il est donc probable que l’on retrouve des joueurs d’un club défunt répartis dans plusieurs autres clubs. Sauf erreur, je n’ai inscrit dans mon schéma que les apports massifs de joueurs qui ont décidé de continuer l’aventure dans un autre club. Et voici le résultat :

Comme moi, vous constatez que tous les chemins mènent au même endroit ! Eh oui, le Molosse est un descendant par alliance des grandes dynasties comme le SPARTACUS, les ANGES BLEUS ou les FIGHTERS.
Rendons à César ce qui appartient à César, les Molosses c’est d’abord 75% de sang Fighters, c’est pour cela que j’ai préféré mettre les projecteurs, dans la suite de mon article, sur cet ascendant. Mais la vérité nous impose de reconnaître qu’au moins 25% du sang SPARTACUS+ANGES BLEUS coule dans leurs veines à la faveur de l’arrivée d’une partie du TEAM PARIS en 1997. Je ne vais pas m’éterniser sur ces prestigieux ancêtres (je l’ai déjà fait dans un ancien article) mais voilà qui offre des fières origines à la maison d’Asnières.

Déjà des Spartacus !

Si on veut trouver une ascendance plus directe avec le club du Spartacus, il suffit de se rappeler que les fondateurs des Fighters, Stéphane Cornet et François Buisson, étaient des anciens joueurs de la bande à Plegelatte. Mieux, le tout premier club à fusionner avec les Fighters (Loups de Meulan) avait été créé par Mickael Loppe, lui-même ancien Spartacus et ami des deux autres. En fait chacun avait crée son club de son côté. C’est « parce que nous nous tirions la bourre entre deux clubs amis... les loups disposaient de joueurs que nous n'avions pas et nous nous avions une rigueur qu'ils n'avaient pas... de plus géographiquement les deux clubs étaient proches que la rapprochement se fait facilement » précise Stéphane Cornet. Quand en 1997 le TEAM PARIS rejoint l’aventure des Molosses, c’est un peu la famille Spartacus qui se retrouve.


Duel fratricide entre Fighters et Loups (en jaune et bleu, les couleurs de la ville de Meulan)


Joueur des Loups de Meulan avec la mascot.

Une histoire de noms de clébards

Ironie du destin, les Loups abandonnent leur nom de canidé (au profit de «Fighters») pour finalement revenir dans un club qui porte le nom de «Molosses». Mieux, les Fighters bénéficieront en 1993 de l’apport des joueurs du club des «DOGUES» de Suresnes. Et pour finir, Mickael Loppe (l’ancien fondateur des Loups et des Molosses) finira par créer en 2005 un club aux Mureaux : les «LYCANS» (autre nom du Loup-garou).

Les Celtics contre les Dogues de Suresnes


Les Fighters


Revenons à la naissance du club des Fighters avant l’arrivée des Loups. C’est Stéphane Cornet qui nous la rappelle : « Le nom FIGHTERS est donné au club par pur hasard. Nous ne voulions pas d'un nom d’animal, très en vogue à l'époque. Nous cherchions un nom court qui conjugue la combativité et le dynamisme. Je suis tombé sur "les Combattants" trop guerrier mais qui, traduit en anglais, nous a tout de suite plu. Nous cherchions une ville pour nous accueillir à proximité de Paris où nous étions résidents. Au début, nous nous entraînions sur un synthétique sous les fenêtres de l'ambassade de l’URSS !! Nous voulions plus de créneaux pour nous entraîner et un stade pour nos matchs. Dans l'effectif il y avait l'un des fils de Nicole Osmont (la présidente du club). Il travaillait pour la mairie de Croissy-sur-Seine. Il m'a mis en contact avec l'adjoint aux sports qui a été séduit par notre projet et notre sport. Nous avons disposé d'un vieux stade inutilisé : le stade d'Epremesnil au Croissy ». Au passage les couleurs sont celles    des Raiders d’Oakland dont Stéphane est fan.

Les Fighters aux couleurs des Raiders

Quant à la fusion avec les Loups c’est Mickael Loppe qui nous la raconte : « Les Loups sont dissous et on garde le nom des Fighters. Bien sûr, on perd un peu de joueurs des deux côtés, mais il en reste suffisamment pour faire une bonne petite équipe. Un nouveau bureau arrive, remplaçant les fondateurs qui restent au club : Présidente=Nicole OSMONT, Trésorière=Joëlle LAFOLIE. Aucun représentant des Loups, mais on s’en fout ! On est là pour jouer ! ».


La scission

Mais les germes de la discorde sont là et lors de l’AG de 1992, Mickael Loppe et la trésorière du club claquent la porte face à l’omnipotence de la Présidente. Ils iront créer leur club du côté de Boulogne en embarquant une partie des jeunes joueurs. Le 28 octobre 1992, les Molosses sont déclarés au journal officiel !

De leur côté, les Fighters encaisseront le coup avec le renfort des DOGUES de Suresnes mais surtout grâce au talent de leur QB, Chris Flynn, qui sauvegarde le niveau sportif. Ce dernier restera d’ailleurs comme le meilleur étranger ayant évolué en France et donnera son nom au trophée du meilleur étranger en Elite, décerné chaque fin de saison.

Destins croisés

L’histoire des deux clubs frères va prendre des trajectoires totalement opposées. Les Fighters, malgré deux tentatives, échoueront au bord du podium sans jamais atteindre la finale. Leur forfait de la saison 1997 scellera la fin du club. Finalement une partie de l’effectif rejoint les Molosses,  consacrant ainsi les retrouvailles.

Finale D3 1994 perdue face aux Comètes de Montrabé



De son côté, le club de Boulogne a migré vers la ville d’Asnières-sur-Seine qui leur a construit un beau terrain synthétique. Il fait dire que la mairie de Boulogne se fout royalement du foot us et le club doit emprunter régulièrement le terrain des Castors/Sphinx au Plessis-Robinson (au passage des liens se forgent et deux linemen des Castors rejoignent le coaching staff molosse). Le club récupère une partie du TEAM PARIS puis des Fighters est s’envole vers les sommets de façon fulgurante. En 5 ans, le club passe de la D4 (probatoire) à l’Elite.


+ AGRANDIR
Les Molosses déboulent en division 2 pour la saison 1996

Pour leur première saison Elite, ils atteignent déjà la ½ finale, perdue d’un petit TD face au Flash. L’année suivante, c’est le coup de tonnerre avec une place de finaliste. Les Molosses brisent ainsi 10 ans d’hégémonie du duo Flash-Castors/Sphinx qui trustait les places en finale contre Aix-en-Provence. Pendant la finale 1999, les Argonautes seront même menés à la mi-temps et ne devront leur salut qu'à leur RB, Victor Bahabege, en pleine bourre ce jour-là.



Vous aurez compris en lisant mon article qu’il n’y a rien de vraiment surprenant dans l'émergence et la montée en puissance rapide du club des Molosses au regard de l’expérience dont ils ont hérité à travers les multiples apports des clubs défunts. Née d’une division, il est le club qui aura su le plus rassembler. Drôle de paradoxe !

Merci à Mickeal Loppe et Stéphane Cornet pour leur aide

6 commentaires:

  1. POUR INFO LE LIEN AVEC LES SPARTACUS,CASTORS/SPHINX ET LA VENUE DES DOGUES/FIGTHERS SE NOMME RENLO

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  2. Mais que reste t il de tout cela au sein des molosses???
    Peu de personnes sont encore présentes de ce passé de mouvement de joueur.
    A ma connaissance il doit y avoir:
    1 ex "Crazy lion/Frelons/Team paris" (joueur)
    2 ex "Spartacus/Team paris" (1 joueur/coach et 1 dirigeant)
    2 ex "Dogues/Dogues-Fighters" (2 joueur/coach)
    1 ex "Fighters/ Dogues-Fighters" (1 coach)
    Alors oui les Molosses ont eu une ascention fulgurante (trop) et la suite fut compliquée (mal classé en elite, relégations en D2). Mais la politique d'origine de ce club est resté la même : les jeunes!
    C est peut etre ca qui rassemble?
    D ailleurs en regardaant l'effectif élite des Molosses on peut s'apercevoir qu'un tiers du roster est issu de leur filière jeune (cadet) et que ce n est surement que le début.

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  3. Comment rejoindre l'effectif junior svp

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  4. J'ai quitté le monde du footUS mais de lire ce comeback me fait bien plaisir ! Merci
    F.BUISSON: ex SPART,Co-fondateur des FIGHTERS, Ex MOLOSSES
    37#

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    1. P Graner , ancien middle LB des Fighters (1986), toujours aux E. U.

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  5. Ouais ça fait plaisir a lire j ai joué en junior aux fighters. Mon frère faisait parti de l aventure Hurricane ,All Stars et Fighters RB 24 connu sous le nom de Bull

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