Longtemps évoquer, mais souvent repoussée au calende grec, l’idée d’une franchise française en NFLE fait son retour dans le petit milieu du foot français. La récente conférence de presse du Parc des Princes, en présence du porte parole de la NFLE ainsi que les scores d’audience du dernier Superbowl sur FR2 font resurgir les spéculations les plus audacieuses. Pourtant ce débat ne date pas d’hier et il faut remonter à l’été 1990 pour retrouver les origines de cette rumeur.
Juin 1990, Tex Schramm « himself » annonce devant un parterre de journalistes, la naissance de la WLAF (World League of American Football), comprenez l’ancêtre de la NFLE. Il énonce la liste des 12 équipes qui y participent et stupeur : il n’y a pas une seule équipe française ! Comment une ligue qui se dit « mondiale » a-t-elle pu snober un grand pays européen comme le notre et sélectionner, par exemple, un pays comme l’Espagne ? La raison évoquée, à l’époque, est assez simple : pas d’installation satisfaisante et donc peu de chance de disposer d’infrastructure médiatique digne de ce nom. Il faut dire que la WLAF avait signé des droits TV avec la chaîne de télé américaine ABC, à prix d’or. Il était donc primordiale pour Tex et le Conseil d’Administration de la Ligue (7 propriétaires de la NFL) d’assurer les retombées médiatiques.
Mais pourquoi ne pas avoir choisi le Parc des Princes ? Justement, lors de leur prospection, les dirigeants de la future NFLE avaient jeté leur dévolu sur ce stade, parfaitement équipé. Seulement, ce dernier était géré par la Mairie de Paris et cette dernière était sous contrat avec deux Fédérations (la FFF et la FFR) pour la location du lieu. Il fallait donc demander l’avis des deux fédés. La réponse va prendre des lustres pour être formulée mais surtout sera négative. Raison invoquée, tenez-vous bien : « le risque de détérioration de la pelouse !!! ». En fait, de la jalousie et de la mesquinerie bien française de la part de deux fédérations toutes puissantes. Adieu, le club professionnel de football américain en France.
Il faudra attendre novembre 1992, pour entendre évoquer la possibilité d’une franchise à Paris. C’est Bob Rose, le vice-président et responsable de la communication au sein de la WLAF, qui déclare : « Les villes potentielles (pour une extension) sont Bruxelles, Düsseldorf, Paris, Madrid, Manchester … ». Mais voilà, nous sommes en automne 92 et les tout puissants « OWNERS » (les proprios de la NFL) viennent de suspendre l’existence de la WLAF qui perd de l’argent et ne remplit pas assez les stades. Pour être franc, leur ligue n’a jamais été dans les priorités de leur agenda. Ses Dirigeants ont toujours donné leur feu vert à la va-vite, ne laissant qu’un minimum de temps aux acteurs de la WLAF pour travailler correctement. Le procès du « Free Agency » du 18 septembre est aussi passé par là et la défaite des 28 propriétaires de la NFL, avec la peur d’indemnités à payer, poussent ces derniers à supprimer les dépenses aléatoires. A commencer par celle de la WLAF.
Retour de la WALF trois ans plus tard, en 1995. Mais toujours pas d’équipe en France. Raison invoquée par le nouveau Président, Marc Lory (un franco-américain pourtant !) : « pas de capacité d’audience ». C’est Amsterdam qui nous vole la politesse, car les hollandais proposent un dossier plus solide avec l’Arena Stadium et un environnement culturel pro-américain plus favorable que dans notre hexagone. Pourtant les Admirals peineront à dépasser les 7000 spectateurs de moyenne, leur première année.
Olivier Luck remplace Marc Lory à la présidence de la WLAF, en 1996, mais conserve les orientations de son prédécesseur en choisissant des consolider les structures en place et notamment les franchises allemandes.
En 1998, la WLAF est rebaptisée NFL-Europe mais continue à lorgner sur l’Allemagne qui réussit à maintenir des capacités de remplissage satisfaisantes. A l’inverse des licences espagnole et écossaise qui commencent à battre de l’aile avec une moyenne de 10 à 15 000 spectateurs. Le projet d’un Paris MUSKETEERS ne verra jamais le jour.Le dernier Président, en date, Bill Peterson veillera à conserver un politique de rentabilité en imposant un cahier des charges qui garantisse sponsors et public. Barcelone et Edimbourg sont sacrifiés sur l’hôtel de la rentabilité.
Alors qu’elles sont les chances de survie d’une hypothétique franchise française ? A chacun de se faire son opinion en se basant sur les données historiques de cette ligue. Les seules données chiffrées, favorables à une candidature française, sont celles d’un Superbowl suivi par 1,2 millions de téléspectateurs français, en 2006.
Côté tribune, les meilleurs chiffres remontent à 1995 avec 8500 spectateurs au Stade Charlety pour la finale du Casque de Diamant et les 9 000 du tournoi ARENA, la même année, à Bercy.
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