Formations à la course
Les historiens se rappelleront l’époque où la majorité des équipes assignaient trois coureurs au backfield offensif. Dans le cas du «Single Wing» ou du «Notre-Dame Box», par exemple, les runnings-backs se regroupaient derrière la ligne d’attaque et chacun pouvait courir avec le ballon.
Au cours des années 40, la formation en «T» fit son apparition. Elle utilisait trois RB’s plus un quarterback, chargé de distribuer le ballon. Par la suite, l’évolution la plus marquante fut le déplacement latéral d’un des coureurs vers le flanc (en anglais, «motion») afin de mieux le positionner lors des jeux de passe. Plus tard, ce «flanker» fut aligné sur l’aile de façon permanente et seuls deux RB’s demeurèrent dans le champ arrière.
Pendant plus de trente ans, le «two-back set» (formation à deux RB’s) fut la formation de base la plus utilisée.
Autrefois, un deuxième coureur était une nécessité. Le jeu de course issu de la formation en «T» reposait sur un jeu en force dit «Power off-tackle» avec un fullback auquel se greffait un «Crossbuck» (feinte au fullback qui court dans une direction, remise au halfback qui galope dans la direction opposée, ndlr). Ces schémas simples, dans lesquels les coureurs se croisent tandis que le QB camoufle le ballon au maximum, fonctionnaient bien à l’époque où les qualités premières des défenseurs étaient leurs gros bras et leur nigauderie.
- Formation double Tight End -
taillée pour la course
Formation en "T" |
Formation en "i" |
Formation Wishbone |
Formation Décalée |
Les défenses s’ajustent
Mais les temps ont changé et les défenseurs sont devenus plus astucieux. Ils ignorent désormais les feintes du QB et se concentrent sur les bloqueurs qui leur font face, la logique voulant que là où les bloqueurs se dirigent, le coureur ne tardera pas à arriver.
La défense avait pour habitude de lire les RB’s. Avant quand le fullback attaquait un trou, un défenseur avait la responsabilité de le cueillir qu’il soit ou non porteur du ballon. Mais aujourd’hui, les défenseurs ne perdent plus de temps avec des joueurs qui n’ont pas le ballon.
Un coureur en lead blocker
A partir du moment où les jeux croisés et les feintes perdirent de leur efficacité, les entraîneurs se réajustèrent. Du coup, le deuxième coureur devint un bloqueur supplémentaire, un «lead blocker» ou «lead man». Le lead blocker connut son heure de gloire avec l’avènement de la formation en «I» avec deux coureurs alignés l’un derrière l’autre dans le même axe que le QB. Ainsi, le coureur-bloqueur positionné devant le coureur-porteur, mène son coéquipier vers une brèche prédéterminée.
Mais la formation en «I» va vite perdre de son intérêt du fait de son propre fonctionnement qui exige que l’un des RB’s se limite au rôle de bloqueur. En transformant un de tes «backs» en bloqueur, tu te prives de l’une de tes armes, de l’un de tes «big players». En clair, c’est un peu comme si en début de partie, un joueur d’échecs laissait son cavalier sur la touche.
Formations courses & passes
Certains coachs décidèrent donc de remplacer le lead man par un troisième receveur. Avec lui sur le terrain, il y a sept bloqueurs (un tight-end, cinq linemen et le lead-blocker) qui se frottent à sept linemen défensifs et linebackers. Sans lui, ils ne sont plus que six contre six. Ces deux joueurs de moins signifient une réduction de 14% de la masse musculaire en périphérie de la ligne de scrimmage. Les brèches sont donc plus importantes et les yards plus nombreux.
En remplaçant leur lead man, les équipes récupèrent un receveur véloce capable d’additionner les yards et les points en deux temps trois mouvements. Ainsi, aussi bien leurs jeux de course que leurs jeux de passe sont florissants. L’utilisation d’un second tight-end est beaucoup plus avantageuse que d’avoir recours à un lead blocker car « cela te permet d’utiliser plusieurs formations différentes et de changer constamment le look de ton offensive » précise un coach. « Ce n’est pas le nombre de jeux qui compte, c’est le nombre de formations différentes et la quantité de feintes que tu peux présenter aux défenseurs qui cherchent à reconnaître et à décrypter tes jeux ». On entrait dans l’air de la formation ACE qui équilibre le sol et l'air.
Formation OPEN-SET |
Formation ACE |
- La zone de danger (ZD) : Dans cette zone, l'équipe évite les jeux à risque. L'objectif est d'éviter de perdre le ballon et mettre l'adversaire en position hyperfavorable. L'équipe exécute des petits jeux simples et échanges de balle réduite. L'équipe aura parfois recours, en cas de difficulté majeure, au punt surprise, dés le 3e down.- La zone intermédiare (ZI) : La préoccupation devra rester la réalisation de 1er downs plus que la recherche de long gains.- La zone de menace (ZM) ou RedZone, sous entendu pour l'équipe adverse : L'objectif est de tenter des grands coups pour marquer. L'équipe doit prendre des risques et réaliser des jeux plus complexes avec "bombes", "jeux à feinte", "doubles reverses", ... .
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